Le café : ami ou ennemi ?

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Une grosse journée vous attend aujourd’hui au bureau : des dossiers à boucler, pas mal de réunions… En plus, comme fait exprès, vous n’avez vraiment pas bien dormi. C’est clair, il va vous falloir du café, beaucoup de café !

Le café est réputé pour donner un coup de fouet quand la fatigue se fait sentir mais est-il bon d’enchaîner les tasses tout au long de la journée ? Quelle serait la « bonne » dose ? Et par quoi peut-on le remplacer ?

tasse et grains de café sur table en bois

Le café : bon ou mauvais pour la santé ?

Le café est sujet à controverse lorsque l’on parle de santé et nutrition. Il serait trop acide et trop toxique pour l’organisme et certains conseillent de stopper totalement sa consommation. Il est également diurétique et provoque ainsi la perte de certains minéraux et peut éventuellement causer une certaine déshydratation. Pensez donc à compenser en buvant un peu plus d’eau.

Par ailleurs, en raison des tanins qu’il contient, le café limite l’absorption du fer. Mieux vaut le consommer à distance des repas.

À l’inverse, certaines études ont démontré que la consommation de 1 à 4 tasses de café par jour avait des effets bénéfiques sur l’organisme, soulignant par exemple ses propriétés antioxydantes.

Le café est pauvre en minéraux et en vitamines. Il se distingue surtout par sa teneur en caféine. Tous les cafés ne se valent pas de ce point de vue. En effet, le robusta en contient 2 fois plus que l’arabica.

La diffusion de la caféine est particulièrement rapide ce qui donne l’effet « coup de fouet » bien connu. Le pic a lieu environ 1 h après son ingestion. L’élimination de la caféine est très variable d’une personne à l’autre. A chacun de régler son niveau de consommation en fonction de sa tolérance personnelle pour éviter notamment les effets sur le sommeil.

Effets de la caféine

  • Sur l’appareil digestif :
    Il convient d’éviter le café en cas d’ulcère car le café stimule la sécrétion d’acide gastrique.
    Il n’est pas démontré que le café favorise le reflux gastro-oesophagien ni qu’il soit un accélérateur de transit. Toutefois, les tolérances étant personnelles, si vous constatez un effet, modérez votre consommation, ou évitez carrément le café.
grains de café dans deux mains
  • Sur le système nerveux :

La caféine accroit la vigilance et améliore les performances. Elle prolonge la période d’efficacité intellectuelle et d’endurance pour les tâches répétitives. Elle accroit la vitesse de l’acte intellectuel même si, par ailleurs, elle n’agit pas sur les capacités d’acquisitions.

Chez le sportif, l’endurance serait prolongée. Jusqu’en 2004, la caféine à forte dose était même considérée comme une substance dopante. Dans tous les cas, cela ne concernait pas l’ingestion d’une tasse de café mais bien de prises de médicament en injection.

A forte dose, la caféine serait anxiogène et augmenterait l’émotivité. Cependant, prendre une pause pour déguster une tasse en bonne compagnie peut, au contraire, procurer un moment de détente. Comme souvent, tout est une question de dose et de contexte.

La prise inhabituelle de café le soir retarde l’endormissement, raccourcit la durée du sommeil et en abaisse la qualité et la profondeur. Les personnes habituées semblent pas subir pas ces effets. Là encore, à vous de voir ce qui vous convient pour préserver votre sommeil.

  • Sur le système cardio-vasculaire :

D’après de nombreuses études, le café a des effets positifs sur le risque cardio-vasculaire grâce notamment aux polyphénols qu’il contient. Les quantités de ces polyphénols sont plus importantes dans le café vert, largement moins consommé que le café torréfié.

Le café ferait grimper la tension artérielle. C’est une idée reçue. Les effets aigus du café sur la pression artérielle s’observent essentiellement chez les non-consommateurs habituels. La consommation régulière de café n’augmente pas le risque d’hypertension artérielle.

Contre-indications :

Comme toujours, en cas de doute concernant votre traitement ou votre pathologie, il convient de demander l’avis de votre médecin.

Par quoi remplacer le café ?

Vous êtes un très gros consommateur ou vous sentez que le café ne convient plus totalement ? Plusieurs alternatives s’offrent à vous.

Tout d’abord, vous pouvez vous diriger vers des tisanes ou des infusions. Vous aurez le côté réconfortant de la boisson chaude mais pas les effets de la caféine. Evidemment, côté goût, vous serez très loin d’avoir la même sensation.

Pour avoir une boisson plus proche du café, tournez-vous vers les boissons à base de céréales torréfiées comme le « café » d’orge, bien connu des italiens. Naturellement sans caféine, sa saveur se rapproche de celle du café mais il est plus doux et plus onctueux.

Enfin, la chicorée est également un breuvage amer dépourvu de caféine qui peut avantageusement remplacer le café.

Toutes ces alternatives sont aussi le moyen de consommer plus local

Que penser du café décaféiné ?

Comme son nom l’indique, le « déca » ne contient quasiment plus de caféine. Du fait des traitements pour éliminer la caféine, il perd certaines qualités du café, notamment celles liées à la caféine évidemment et son goût peut être altéré. Il garde néanmoins ses propriétés antioxydantes. Et rassurez-vous, les procédés d’extraction, maintenant sans solvant, sont plus sains que ceux utilisés par le passé.

La consommation de café ne pose pas vraiment de problème en terme de santé, dans la mesure où elle reste raisonnable. Veillez simplement à ne pas dépasser 4 tasses par jour. Préférez-le sans sucre, vous éviterez ainsi d’alourdir votre consommation quotidienne, et aussi sans lait qui le rend indigeste.

Et quels que soient les bénéfices du café, il convient d’adapter votre consommation à votre sensibilité et à votre état de santé général pour profiter au mieux de la dégustation.

On partage un café ?

Sources :

EPM Nutrition

« Nutrition de l’endurance », Dr H. Daniel et Dr F. Kuhn

Etude du lien entre café et hypertension