Le thé

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Le thé est l’aliment le plus étudié avec plus de 10000 études portant sur ses bénéfices santé. Sa production et sa consommation sont en constante progression. C’est d’ailleurs la boisson la plus consommée dans le monde après l’eau.

Mais à quoi doit-il ce succès planétaire ?

Théière et tasse de thé

A l'origine des différents thés...

Tous les thés sont issus de la même plante, le Camellia sinensis, un petit arbuste originaire d’Extrême-Orient. D’ailleurs, aujourd’hui encore, la Chine, l’Inde, le Sri Lanka et le Vietnam font partie des principaux producteurs de thé.

Ce qui différencie les sortes de thé, c’est le mode de préparation des feuilles, l’endroit où il a été cultivé, les parties de la plante utilisées…

Ainsi, les thés les plus « haut de gamme » utilisent uniquement les bourgeons et les jeunes pousses alors que les thés plus communs sont constitués de feuilles placées plus bas sur la plante.

Ensuite, le type de thé dépend du degré d’oxydation des feuilles : le thé noir est totalement oxydé, le thé blanc ou le oolong, le sont partiellement alors que le thé vert n’est quasiment pas oxydé.

Les caractéristiques nutritionnelles du thé

D’un point de vue strictement nutritionnel, le thé infusé ne contient quasiment plus rien et pourtant les études montrent qu’il peut être vraiment bénéfique pour la santé. Sa richesse nutritionnelle provient largement des très nombreuses substances antioxydantes et notamment des flavonoïdes, qu’il renferme. Tous les thés en contiennent. Par contre, leur teneur dépend beaucoup de la préparation des feuilles, de leur infusion…

Quoiqu’il en soit, ces flavonoïdes, de la famille des polyphénols, seraient bénéfiques pour la santé cardio-vasculaire. Ils améliorent en effet la souplesse des artères et la fluidité du sang. Ils diminuent ainsi le risque d’hypertension artérielle mais aussi celui d’accident vasculaire cérébral. Ces mêmes propriétés, prises au niveau cérébral, diminueraient également le déclin des performances intellectuelles lié à l’âge.

Les polyphénols offriraient aussi une protection contre certains cancers. Antioxydants, ils permettraient le ralentissement de la croissance des tumeurs et favoriseraient la destruction des cellules cancéreuses. Il convient cependant de rester très prudent car on parle ici de maladies graves que le thé ne peut évidemment pas guérir. De plus, si les résultats des études sont prometteurs chez les animaux, les preuves chez l’homme sont encore trop rares pour en tirer des conclusions.

Ce qui est avéré en revanche, c’est que la consommation de thé au cours du repas limite grandement l’absorption du fer contenu dans les aliments. Ainsi, les personnes à risque d’anémie doivent limiter leur consommation et boire leur thé plutôt en dehors des repas. Et pour contrer cet effet, elles peuvent également penser à veiller à leurs apports en vitamine C. C’est sans doute l’origine du jus de citron dans le thé…

Les catéchines contenues dans le thé, notamment le thé vert, améliorent la sensibilité à l’insuline. Une bonne nouvelle pour toutes les personnes souffrant de diabète ou de résistance à l’insuline. Ceci étant dit, il faut plus de 4 tasses de thé vert par jour pour commencer à constater des effets.

Ces mêmes catéchines, couplées à la théine, ont également la capacité d’augmenter le métabolisme de base (l’énergie nécessaire pour faire fonctionner l’organisme au repos), d’augmenter l’oxydation des graisses et de modifier la composition corporelle en diminuant la formation des corps gras. Ceci peut être une aide quand on cherche à perdre du poids. Là encore, il faut modérer ces conclusions puisqu’il faudrait consommer beaucoup de thé. Les effets secondaires d’une grande consommation sont alors à craindre.

Enfin, le thé est une source importante de fluor, surtout le thé « premier prix ». Le fluor s’accumule en effet dans les feuilles de thé au fil du temps. Or, seuls les thés premium sont faits à partir des jeunes pousses de thé. Alors que les études révèlent un lien positif entre la consommation de thé et la densité minérale osseuse, ce qui permet de limiter l’ostéoporose, un excès de fluor peut être délétère pour les os.

Poudre de thé vert, fouet et tasse de thé

Photo d’Alice Pasquale

Comme souvent, même s’il a de nombreuses vertus, il n’est pas forcément judicieux de consommer un aliment ou une boisson avec excès… Pour le thé, d’une manière générale, il semble prudent de ne pas dépasser 6 tasses par jour. Les personnes souffrant de maladie rénale ou à risque d’anémie devraient modérer leur consommation. Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.

Comment choisir et préparer son thé pour en profiter au mieux ?

Les études distinguent rarement les types de thé. Ceci dit, le thé vert semble avoir un léger avantage santé sur le thé noir. Il contient notamment beaucoup plus de vitamine C et d’antioxydants car il subit moins de transformation. Le thé noir se conserve mieux et contient plus de théine. Le choix dépendra également de vos goûts.

Comme indiqué plus haut, préférez un thé en vrac de bonne qualité. Il sera moins chargé en fluor.

Prévoyez 1 cuillère à café pour 10 cl d’eau. Les thés noirs demandent une température d’eau plus élevée (environ 95°C) que les thé verts ou blancs (plutôt aux alentours de 75°C). 3 minutes d’infusion semblent convenir à tous les thés. Cela évitera à la fois une trop grande diffusion du fluor et une très forte amertume.

Le thé est consommé depuis des millénaires pour ses vertus santé. N’hésitez plus et vous aussi, prenez une bonne tasse de thé !